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2. Un maître-mot : l’intégration
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Le 28 juin 2019false false
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Dossier UN Business News #1 - spécial micro-algues - Page 2/8
Actuellement, une bonne quarantaine de chercheurs nazairiens en ingénierie se sont spécialisés dans ce domaine spécifique, dont une vingtaine de doctorants en résidence permanente au sein du laboratoire. Ils disposent aujourd’hui des compétences et des outils leur permettant de développer une recherche à l’interface des notions fondamentales du génie des procédés (réacteurs, phénomènes de transferts, contrôle) et des disciplines issues des sciences du vivant (microbiologie, physiologie, génie métabolique). Maître-mot de cette démarche scientifique : l’intégration, de la souche à la molécule cible, ce qui implique de maîtriser la réaction biologique, la culture en photobioréacteurs dédiés, le bioraffinage de la biomasse récoltée et le recyclage des effluents.
Productivités exceptionnelles
"Nous sommes au début d’une grande aventure : au milieu des années 80, nous avons commencé à nous intéresser aux bioprocédés pour les microalgues en aquaculture (avec le Smidap, l’Ifremer et MMS), puis pour les compléments nutritionnels, les cosmétiques, les biocarburants de 3e génération… Nous sommes convaincus que ces micro-organismes ont un immense potentiel et peuvent contribuer à répondre aux défis démographiques mondiaux", souligne Pascal Jaouen. Par rapport aux autres plantes cultivées, les microalgues affichent en effet des productivités trois à dix fois supérieures en termes de rendement à l’hectare. Autrement dit, cela signifie qu’avec elles, on peut produire autant sur des surfaces trois à dix fois plus petites… sans recours aux pesticides et en consommant très peu d’eau. Le tout, sans aucune compétition avec les terres agricoles !Le champ d’investigation est particulièrement vaste : les scientifiques estiment qu’il existe entre 100 000 et 1 million d’espèces de microalgues. À peine une vingtaine est actuellement utilisée à des fins commerciales, et trois ou quatre seulement ont acquis le statut de "star", à l’instar de la spiruline, assurément la plus connue du grand public. À noter que le GEPEA ne travaille que sur les microalgues valorisables non toxiques (il ne s’intéresse donc pas celles qui défraient la chronique lors des fermetures temporaires de plages, ou à l’origine d’interdiction de consommation de coquillages l’été)."Nous sommes convaincus que ces micro-organismes ont un immense potentiel et peuvent contribuer à répondre aux défis démographiques mondiaux". Pascal JAOUEN
Textes par Pascal Jaouen, professeur à Polytech Nantes et directeur honoraire du GEPEA avec Xavier Debontride, journaliste
Dossier #1 spécial microalgues
SOMMAIRE
1. Le GEPEA, un acteur de rang mondial2. Un maitre-mot : l'intégration
3. Les microalgues : un piège à CO2 terrestre
4. L'exigence du changement d'échelle
5. La start-up AlgoSource mise sur la spiruline
6. Des microalgues en façade
7. De l'assiette à la conquête spatiale
8. AlgoSolis voit grand