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Le projet TOFoo pour garantir l'authenticité des aliments bios
Le projet TOFoo (True Organic Food) relève le défi de démontrer l'authenticité d'un aliment issu de l'agriculture biologique à partir d’une démarche scientifique innovante, pilotée par le groupe Eurofins, leader mondial de l’analyse, en partenariat avec deux laboratoires de Nantes Université, le GEPEA (GEnie des Procédés Environnement - Agroalimentaire) et le CEISAM (Chimie Et Interdisciplinarité, Synthèse, Analyse, Modélisation). Une innovation de rupture et de taille, aussi bien pour tous les acteurs de la filière bio que les consommateurs et les pouvoirs publics. En cours jusqu’en 2025, TOFoo mobilise un budget de 17,3 M€, dont 8 millions financés par BpiFrance dans le cadre du Programme d’Investissements d’Avenir (PIA).
TOFoo : un projet à l'initiative d'Eurofins
Eurofins, société née il y a 35 ans à Nantes à partir d'un brevet de l'université et aujourd'hui inscrite au CAC40, est à la tête du consortium qui réunit cinq partenaires industriels et quatre institutions académiques dont les laboratoires GEPEA et CEISAM de Nantes Université. Pour observer un produit dans sa globalité, TOFoo se déploie en deux parties : l'analyse ciblée pour la détection d'additifs interdits dans les produits bios et l'analyse non-ciblée pour vérifier l'authenticité des aliments.Hélène Debétencourt, cheffe de projet innovation R&D chez Eurofins, déclare :
Pour mener à bien ces analyses, nous avons besoin de la recherche académique. Nous disposons de moyens de R&D dans l’agroalimentaire, mais en tant qu’entreprise, on ne peut pas faire toutes les recherches, nous avons besoin de nouvelles techniques.
Une collaboration université-entreprise fertile
C'est alors que les laboratoires GEPEA, partenaire régulier d'Eurofins, et CEISAM ont apporté leur expertise, respectivement par l'effet Raman et par la spectrométrie de masse RMN, une méthode d'analyse isotopique complexe permettant, entre autres, l'authentification d'origine des molécules, utilisée à la base pour identifier et distinguer les cellules saines par rapport à des cellules cancéreuses.Une partie de l'équipe d'Eurofins et des chercheur·euses des laboratoires CEISAM et GEPEA de Nantes Université
Gérarld Remaud, professeur au CEISAM qui fut lui-même le troisième salarié d'Eurofins aux débuts de l'entreprise, indique :
Nous avons proposé au programme TOFoo des techniques spécifiques développées par nos laboratoires. Il s’agit de mettre en place de nouvelles méthodologies analytiques, qui s’appliquent à des centaines d’échantillons, ce qui implique un lourd travail de préparation. Sur la trentaine de personnes de l’équipe, une dizaine travaille sur cette problématique.
Pour Gérald Thouand, professeur des universités en microbiologie au GEPEA, cette collaboration donnera lieu à des publications scientifiques. Il ajoute :
Depuis 20 ans, notre laboratoire s’est spécialisé dans la détection des pathogènes dans l’industrie agroalimentaire. Il s’agit de qualifier et d’identifier, ce qui n’est pas si facile ! On interroge l’aliment, sa structure. Or celle-ci est modifiée par les pathogènes. Nous établissons ainsi la carte d’identité de la cellule. Notre savoir- faire consiste examiner une cellule sans l’altérer.